L'Empereur Napoléon Ier est à l'origine de la création du premier corps professionnel de sapeurs-pompiers, à Paris, en 1811. À l'image de Bourbon Vendée (La Roche-sur-Yon) en 1819, de nombreuses autres villes de France organisent elles aussi des compagnies de pompiers dans la première moitié du XIXe siècle. Aux Sables-d'Olonne, la municipalité se préoccupe également de la lutte contre les incendies, mais la rareté de ceux-ci lui permet de différer la constitution d'un corps spécialisé et l'achat du matériel nécessaire.
C'est finalement en 1835, à la suite du spectaculaire incendie du petit Séminaire (actuelle Abbaye Sainte-Croix), que le Conseil municipal décide de faire l'acquisition de deux équipages de pompes à incendie et de 31 casques pour équiper la future compagnie des Sables-d'Olonne. La délibération du 19 août 1837 relative à la réorganisation de la Garde Nationale indique que le bataillon des Sables compte désormais une subdivision de compagnie de pompiers, dont les effectifs sont de 30 à 40 hommes, recrutés en priorité parmi les grenadiers et voltigeurs de la dite Garde. Le décret du 14 juin 1852 fixe quant à lui l'habillement, la coiffure, l'équipement et l'armement des pompiers sablais, et ce jusqu'en 1903, date à laquelle ils adoptent l'uniforme des sapeurs-pompiers de Paris, modèle 1895.
Maintenu après la dissolution de la Garde Nationale en 1871, le corps communal des pompiers sablais est définitivement créé par l'arrêté municipal du 21 décembre 1876 : "Les sapeurs-pompiers des Sables-d'Olonne forment un corps spécial créé pour cause d'utilité publique et organisé par l'administration municipale, conformément au décret du 29 décembre 1875". Les effectifs sont fixés à 51 hommes au minimum et les officiers sont nommés pour cinq ans par le Président de la République. Les sapeurs-pompiers sont recrutés quant à eux au moyen d'engagements volontaires, mais « ils seront choisis de préférence parmi les anciens officiers, sous-officiers et soldats du génie et de l'artillerie, les agents des ponts et chaussées, des mines et du service vicinal, les architectes et les ouvriers d'art".
Le règlement de la compagnie va être modifié à plusieurs reprises, notamment en 1919 à la suite de l'installation de l'électricité aux Sables.
En 1925, une sirène d'incendie à air comprimé installée à la mairie remplace le traditionnel appel au feu battu par le tambour. Puis en 1939, une sirène électrique positionnée dans le clocher de l'église Notre-Dame-de-Bon-Port va servir à la fois pour alerter les pompiers et la Défense passive en cas d'attaque aérienne.
Les pompiers des Sables ont parfois à combattre de très violents incendies comme ceux des chantiers de la Cabaude en 1870, de l'usine Blanzy Ouest en 1906, des chantiers Chauffeteau en 1945, des entrepôts Douet Bois en 1954 et SIO Bois en 1977, des établissements SIO et Papyra en 1990 et du Café de l'Océan sur le Remblai en 2011.
C'est au cours de l'une de leurs innombrables interventions que trois pompiers sablais décèdent en accomplissant leur devoir : le capitaine Octave Voyer en 1924, le caporal Maxime Budail en 1963 et l'adjudant Philippe Debelloir en 1990.
Dans un registre plus réjouissant, la compagnie des sapeurs-pompiers s'illustre également en organisant deux concours mémorables sur la plage : le premier en 1912, est un grand concours de pompes à incendie auquel participent plus de 100 compagnies de sapeurs-pompiers. Le second, du 3 au 5 juin 1933, est un grand concours national de manoeuvres d'extinction d'incendies, de sauvetage, de premier secours et d'engins de protection. La ville accueille à cette occasion plus de 3 000 sapeurs-pompiers, répartis en 120 compagnies représentant 16 départements. La compagnie des Sables-d'Olonne glane en outre de très nombreux premiers prix et prix d'honneur dans les différents concours auxquels elle participe.
La compagnie va changer à plusieurs reprises de locaux tout au long de son histoire : à l'origine, les pompes sont entreposées au poste de l'hôtel de ville et dans le magasin de la Cabaude. En 1925, de nouveaux bâtiments sont construits près de l'école du Centre rue Carnot pour y stocker le matériel et l'auto-pompe. Fin 1960, la caserne est transférée avenue du Général de Gaulle dans l'ancien garage Simca, puis en 1967, les sapeurs-pompiers intègrent le nouveau centre de secours à la Petite Garlière, près des ateliers municipaux. Il est remplacé par un centre de secours plus moderne construit au rond-point Charcot et inauguré le 27 octobre 1991 lors du Congrès départemental des Sapeurs-pompiers de la Vendée. Dix ans plus tard, une convention portant sur le transfert des biens mobiliers du centre de secours au Service départemental d'Incendie et de Secours (SDIS) de la Vendée est signée avec le Conseil général.
Des travaux d'agrandissement permettent aujourd'hui à la caserne d'occuper un espace de plus de 3 000 m². Les nouveaux locaux sont inaugurés le 5 décembre 2013 et baptisés "Commandant René Pavageau" le 14 juin 2014 en hommage à cet homme emblématique qui a dirigé la caserne des Sables d'Olonne de 1953 à 1983.
Aujourd'hui, avec une quarantaine de sapeurs-pompiers professionnels et une cinquantaine de sapeurs-pompiers volontaires, dont dix femmes, le centre de secours des Sables-d'Olonne réalise plus de 3 500 interventions dans l'année et se positionne comme le deuxième plus important centre de secours de Vendée.
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