L'Abbaye Sainte-Croix

Fondée par Charlotte-Flandrine de Nassau, abbesse du couvent des Bénédictines de Sainte-Croix de Poitiers, la construction de l'abbaye Sainte-Croix s'est effectuée de 1633 à 1639.
En 1790, devenue bien national, l'abbaye est à la charge du Conseil municipal, avant que les religieuses ne quittent définitivement l'établissement deux ans plus tard.
Transformés d'abord en hôpital militaire pendant la Révolution, Napoléon Ier fait don à la ville des bâtiments, en 1808, pour y transférer l'école secondaire. Celle-ci y reste jusqu'en 1814, avant que les lieux ne servent d'entrepôt pour un particulier.
De 1822 à 1907, la municipalité met l'édifice à la disposition de l'évêché de Luçon qui va y établir un séminaire, qui sera partiellement détruit par un incendie en 1835.
En 1908, il est converti en caserne (caserne « Machet ») et sert de camp d'internement pour les prisonniers pendant la Première Guerre mondiale.
En 1913, l'ancienne chapelle est démolie et les pierres sont réutilisées pour la construction de l'église Saint-Pierre.
En 1930, toujours aux mains de l'administration militaire, les locaux sont occupés par le Centre de perfectionnement des sous-officiers de carrière. Celui-ci est réquisitionné par les troupes allemandes entre 1940 et 1944, puis par les FFI de 1944 à 1945.
Par la suite, Odette Roux, maire des Sables, décide d'y implanter l'annexe du lycée mixte de La Roche-sur-Yon (1947-1960).
Finalement, en 1961, afin de sauver définitivement ce patrimoine, la municipalité de Michel Laurent en fait un centre culturel, qui va accueillir le nouveau musée des Sables en 1964, l'école de musique l'année suivante, ainsi que la bibliothèque municipale en 1971.
En 1968, les façades et toitures de l'ensemble des bâtiments sont inscrites à l'inventaire supplémentaire des Monuments Historiques.
Les combles du XVIIe siècle sont rénovés entre 1984 et 1988 sous la direction de Jacques Boissière, architecte des Bâtiments de France.
En 1994, la ville des Sables s'attache à la rénovation des arcades du cloître.

Les combles du XVIIe siècle

Le corps principal du bâtiment du Musée de l'Abbaye Sainte-Croix constitue la seule partie préservée de la construction d'origine. C'est le frère de la fondatrice, Henri de Nassau, qui aurait importé du Danemark le bois nécessaire à la charpente des combles.
Il s'agit d'un charpente atypique, datée du XVIIe siècle, probablement construite par des charpentiers de marine, et dite à chevrons portant fermes.
La caractéristique de celle-ci est en effet d'un procédé très archaïque résultant de l'absence de véritables fermes au profit de fermettes placées les unes à côté des autres, tous les 20 cm, en remplacement d'un véritable chevronnage. Cette charpente originale est dite « à entrait retroussé ». Elle est constituée de bois résineux équarris manuellement.
Cette configuration élégante confère aux combles du Musée « la forme d'une coque de navire renversée » mise en valeur par un éclairage discret.
Ces combles ont été aménagés en salle d'exposition et inaugurés le 4 mars 1989.
L'espace au sol est de 352 m² (longueur : 44 m ; largeur : 8 m), la hauteur sous les premières traverses est de 2,18 m, la hauteur des faîtages est de 5,50 m.