Le sémaphore est un poste de signalisation situé à La Chaume construit dans la deuxième moitié du XIXe siècle pour communiquer avec les navires en vue.
Construit vers 1863 par l'ingénieur Séraphin Chaigneau, le sémaphore se situe au quartier de La Chaume, non loin de l'ancien fort de l'Aiguille, au lieu-dit les "Dunes de la Vigie". Cette parcelle de terrain de 88 ares 20 ca est affectée au ministère de la Marine Nationale par décisions des 18 et 21 août 1860.
Cet édifice fait partie d'un vaste réseau de nouveaux postes sémaphoriques mis en place sur le littoral sous le Second Empire. Ces postes doivent notamment faciliter les communications entre les navires en mer et l'intérieur du pays, devenant par là même un atout indispensable pour la défense des côtes en temps de guerre. D'après l'abbé Renollaud, "la première dépêche du Poste fut adressée à M. le Préfet Maritime de Rochefort".
Le sémaphore est ensuite classé par la loi du 18 juillet 1895 concernant la détermination et la conservation des postes électro-sémaphoriques. Son champ de vue est fixé du S.78 E. au N. 45 O.
La surveillance est confiée à un chef guetteur et à un guetteur, mission que les nommés Macé et Gaborit assurent en 1914. Cependant, lors de la Première Guerre mondiale, le poste sémaphorique n°5 est occupé par des soldats du 93ème régiment d'infanterie, dans le cadre du "Plan de garde des points importants du littoral".
En 1926, la surélévation du sémaphore de La Chaume est demandée par la municipalité sablaise, suite à la requête d'un lotisseur, M. Dombret, dont le terrain est situé à proximité. Ce projet d'aménagement est finalement abandonné en 1933.
Cependant, afin de faciliter la construction de maisons d'habitation dans le quartier de La Chaume, la municipalité a demandé, au lendemain de la guerre, "soit la démolition du sémaphore, soit son exhaussement dans le but d'augmenter la hauteur de la ligne de visée" (délibération du 24 janvier 1948). En effet, les terrains très vastes autour du sémaphore sont grevés de fait d'une servitude non oedificandi. La levée de celle-ci doit permettre en outre la mise en valeur de la corniche partant du fort Saint-Nicolas et se dirigeant vers Saint-Gilles.
En 1949, le ministère de la Marine consent, dans un premier temps, à remettre le sémaphore à l'administration des Domaines en vue de son aliénation, avant de se rétracter et de faire le choix du département de la Marine Marchande.
Cependant, le poste électro sémaphorique de La Chaume est déclassé par l'article 44 de la loi n° 52-757 du 30 juin 1952, en même temps que ceux de Biarritz et Gravelines.
En 1958, l'emprise du chemin vicinal ordinaire n°6 sur le terrain domanial de l'ancien sémaphore est remise à la Ville. Celle-ci va permettre le prolongement de la rue du Sémaphore jusqu'à la mer.
Par la suite, la Ville fait l'acquisition du terrain du sémaphore le 14 mai 1962. Plus tard, souhaitant y installer une auberge de jeunesse, elle devient également propriétaire du sémaphore le 10 octobre 1974. Le bâtiment est alors décrit en forme de T, comprenant une tour à deux niveaux avec terrasse et 3 logements d'habitation composés chacun de 2 pièces et cuisine.
La transformation en auberge de jeunesse intervient en 1978. Celle-ci se compose de 3 chambres, de 22 lits et d'une grande tente de 11 places. Deux personnes de la Fédération Unie des Auberges de Jeunesse sont chargées de l'accueil.
Au terme de la saison 1997, suite à divers problèmes de voisinage, la ville met fin à la mise à disposition du sémaphore.
L'année suivante, les terrains et bâtiments sont vendus à des promoteurs pour y édifier "Le Village du Sémaphore", nouvel équipement para-hôtelier touristique.
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