L'Abbaye Saint-Jean d'Orbestier
L'abbaye "du bout du monde"
La fondation de l'abbaye Saint-Jean d'Orbestier, face à la mer, date de 1107
Neuf siècles plus tard, aussi imposante soit encore l'église abbatiale qui a survécu à l'abandon de l'Histoire, on imagine mal combien les moines bénédictins ont modelé le territoire et l'économie locale à partir de cette abbaye dont le rayonnement spirituel et temporel s'est définitivement éteint au XVIIIe siècle. En 2007 une exposition conçue par le service Patrimoine a marqué le 900e anniversaire de la création de l'abbaye.
En ce lieu-dit d'Orbestier - c'est-à-dire du bout du monde selon la racine latine - les moines entreprirent le défrichement de plusieurs centaines d'hectares de terres couvertes de forêts, taillis, landes, étangs... Ils doivent leur installation à Guillaume IX et leur protection à Richard Cœur de Lion. Sur ces terres de chasse des seigneurs de Talmont, les moines firent prospérer un domaine agricole comprenant vignes, marais salants, moulins, pêcheries...
Directement, ou en confiant l'exploitation de ces terres à des colons ou à des paysans, les moines ont en leur temps réalisé une grande œuvre d'aménagement.
Les épreuves du feu et des guerres
Dès 1251 un premier incendie, dont l'origine est restée inconnue, ravage le monastère.
En 1340, au début de la guerre de Cent Ans, les troupes anglaises incendient à nouveau l'abbaye.
Deux siècles plus tard, les guerres de Religion provoquent une 3e destruction en 1569 et 1570. Protestants et catholiques se disputent le domaine qui passe d'un camp à un autre au gré du feu, du pillage, et de la confiscation des revenus et des terres. Les XVIIe et XVIIIe siècles, malgré différents modes de gestion et tentatives de redressement, annoncent le déclin. Propriétaire de l'abbaye, l'évêché de Luçon prononce la fermeture définitive du monastère en 1769.
Deux siècles d'abandon
Du déclin à l'abandon, l'abbaye subit désormais toutes les affres du temps. À la Révolution, l'abbaye est vendue comme bien national. Les terres et les bâtiments sont mis en exploitation agricole.
L'église est totalement abandonnée, et la voûte s'effondre en 1912. Un sanatorium est créé sur l'arrière de ce dernier bâtiment encore debout sur ses fondations.
À la fin de la Seconde Guerre mondiale, l'État rachète le site. Le ministère de l'Éducation nationale y installe une école. Elle y est restée. C'est aujourd'hui un ÉREA (Établissement régional d'enseignement adapté) dont la façade sud du bâtiment est très typique de l'architecture art-déco des années 30.
Mais l'église, quant à elle toujours aussi négligée, menace ruine plus que jamais.
La restauration, fin XXe siècle
La Ville, et une poignée de bénévoles réunis dans l'association de sauvegarde « L'Orbestier », finissent par convaincre l'État de vendre l'église abbatiale à la commune. C'est fait en 1989. Mais il faudra dix ans et plusieurs programmations de travaux associant de nombreux partenaires pour sauver définitivement l'édifice.
Commentaires
Aucun commentaire