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Cartes de développement des éoliennes en mer

Les élus de Vendée littorale font une contre-proposition respectueuse des enjeux économiques et paysagers.

En mars dernier, l'Association Vendéenne des Élus du Littoral était remontée contre la carte présentée à la hussarde par l'État de "zones propices à l'éolien en mer", dont certaines étaient positionnées à 15 km des côtes de St Gilles Croix de Vie et des Sables d'Olonne, en plein milieu de secteurs de pêche vitaux pour les marins vendéens. 
 
Passée la stupeur de la découverte de ces cartes aux reflets de "test grandeur nature" ou de provocation, notre association a engagé au cours des derniers mois une réflexion et une concertation par lesquelles les élus vendéens souhaitent être acteurs de la décision de l'État et non pas seulement spectateurs ou victimes de parcs industriels éoliens portant directement atteinte à nos intérêts vitaux, qu'ils soient paysagés, économiques ou environnementaux. 
 
L'A.V.E.L. a par conséquent décidé de poser sur la table de l'État, maître d'ouvrage de la "planification maritime" et du développement de l'éolien en mer, des contre-propositions qui concilient les principaux enjeux et permettent, si toutefois l'État et le futur gouvernement persistaient dans la volonté de développer cette stratégie industrielle énergétique au large de nos côtes, de lancer la création de nouveaux parcs dans le Golfe de Gascogne. 
 
Plutôt que de nous opposer à des cartes urticantes bradant les intérêts vitaux des populations littorales, nous avons décidé de proposer nos propres secteurs dans le périmètre desquels le développement de nouveaux parcs éoliens pourrait, sous réserves d'études et concertations complémentaires, être acceptable. 
 
La nouvelle carte "contre-proposée" par les élus du littoral vendéen garantit un éloignement minimal de 20 milles nautiques de la côte, et présente une quintuple acceptabilité. 
Yannick_Moreau
 
Elle est acceptable pour les élus et les habitants des littoraux car la distance minimale (37 kilomètres) de futurs éventuels nouveaux parcs les rend globalement invisibles des îles et des côtes, et ne permet pas l'extension des parcs existants ou en cours de construction. En contrepoint, chacun aura compris que, fidèle à une position défendue de longue date, les élus littoraux sanctuarisent la mer côtière et refusent toute urbanisation industrielle dans une zone protégée de 20 milles nautiques au large de nos plages. 
 
Elle est acceptable pour les pêcheurs qui n'ont certes pas besoin de contraintes supplémentaires dans l'exercice de leur dur métier, mais pour qui les zones plus éloignées des côtes sont moins fréquentées et donc moins vitales que les zones de pêche côtière. 
 
Elle est acceptable sur le plan environnemental car plus respectueuse de la faune et notamment des oiseaux marins beaucoup plus présents sur la bande côtière qu'au large. 
 
Elle est acceptable pour les énergéticiens, promoteurs de l'éolien en mer, car les zones concernées sont situées à des profondeurs et à des distances qui garantissent la faisabilité de nouveaux parcs dans l'état actuel de la technique, sans même avoir nécessairement recours à la technologie des éoliennes flottantes, en test sur plusieurs secteurs de notre littoral national et sélectionnée sur de très nombreux projets de par le monde. 
 
Elle est enfin acceptable par l'Etat, maître d'ouvrage de l'éolien en mer, puisque la contre-proposition des élus littoraux vendéens reprend même à son compte une partie des "zones propices" dessinées par l'Etat dans la carte polémique du mois de mars 2024, zones déjà situées à plus de 37 km de nos côtes. Sous réserve d'études et de concertations complémentaires, quatre cents kilomètres carrés pourraient ainsi devenir propices à des parcs éoliens à l'horizon 2035 (zone en bleu sur la carte). 
 
Les élus du littoral vendéen, appuyés par le président du Département de la Vendée Alain Leboeuf et la présidente de la région Pays de la Loire Christelle Morancais, demandent à l'État, aux administrations centrales, aux préfets terrestres et maritime, de prendre en compte leur contre-proposition de carte propice. Ils rappellent une nouvelle fois que le développement de cette industrie énergétique au large des côtes vendéennes et françaises ne peut en tout état de cause être envisagé sans que les conditions de bon sens suivantes soient réunies : 
 
Premièrement, cette industrie doit pouvoir profiter à l'économie régionale, aux entreprises et aux emplois de nos départements côtiers. 
 
Deuxièmement, les recettes fiscales des taxes sur l'éolien en mer en zone économique exclusive (z.e.e.) doivent revenir aux filières et aux territoires les plus directement concernés, notamment à travers la création d'un Fonds d'adaptation au changement climatique. 
 
Enfin, rien ne pourra se faire contre les élus et les populations littoraux. L'État doit savoir écouter et adapter ses projets, respecter les acteurs locaux, préserver nos intérêts vitaux au premier rang desquels figurent notre économie touristique et la pêche artisanale française.
 
Contre-proposition AVEL
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